Le projet d’Etablissement

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LE PROJET ÉDUCATIF

 L’efficacité pédagogique et éducative de tout établissement scolaire est désormais tributaire de l’implication de tous ses partenaires dans la démarche de Projet. Notre communauté éducative est engagée dans cette démarche depuis septembre 2002.

Notre établissement s’inscrit en premier lieu dans la ligne de l’Evangile ensuite dans celles qui s’en inspirent : « La Nouvelle évangélisation », « Le Pacte éducatif » du Pape François*, la mission éducative telle qu’elle est conçue par les écoles catholiques au Liban et par la congrégation des Antonines à laquelle nous appartenons. Consultés à ce sujet, les partenaires éducatifs de notre collège ont trouvé que les trois valeurs l’amour, l’épanouissement de l’être, l’attachement à la patrie, seront les valeurs de référence de notre projet éducatif.

 

Etant une école catholique et vivant dans une étape de dissidence, de conflits, de refus de l’autre et de l’altérité, notre collège se sent dans l’urgence de répondre au grand Maître qui frappe à notre porte pour nous rappeler le commandement qu’il nous a prescrit : « Aimez-vous les uns les autres ». Dans notre éducation l’amour doit être la Valeur ; de cette valeur découlent : le pardon, le partage, le don, le sacrifice… valeur claironnée par tous, de tous bords mais si rarement appliquée même à l’intérieur de nos communautés. Notre école doit donc prendre l’étudiant par la main, le guider pour aller à la rencontre des autres, de l’Autre.

Jésus Christ, ne nous a-t-il pas dit : « Lorsque vous serez réunis… je serai parmi vous » ? L’essence de l’homme n’est pas dans le biologique, dans son ADN, mais dans les liens qu’il tisse avec les autres.

L’école est le premier lieu de la rencontre avec les autres. Sa finalité première est essentiellement d’apprendre aux jeunes l’art de la rencontre.

Ils doivent prendre conscience qu’au-delà des différences sociales sexuelles, politiques, religieuses, les hommes partagent les mêmes valeurs. A travers des cercles concentriques, la rencontre s’étendra de l’autre qui est à côté de moi, sur le banc de l’école, à celui qui vit dans mon quartier, dans mon pays et dans le monde. Cette ouverture et cet accueil permettront à nos jeunes de creuser leur identité, de s’enrichir, de trouver leur nature, leur véritable moi.

Mais pour rencontrer l’autre, l’aimer et tisser des liens avec lui, il faut la passion et le besoin certes, mais il faut aussi des techniques et surtout des outils culturels et linguistiques.

L’amour nous guide ainsi vers la deuxième valeur : L’épanouissement de l’être. Dieu a créé chaque homme à son image. Chaque homme dispose nécessairement de toute la perfection en puissance. Il appartient donc à l’école d’aider l’enfant à découvrir ses aptitudes, ses capacités, à réaliser la plénitude de sa nature.

La mission de l’école est de transmettre à l’homme tous les outils culturels : les savoirs, les savoir-faire, les savoir-être nécessaires pour qu’il arrive à se connaître, à révéler sa nature latente, son « moi » profond et à comprendre le monde dans lequel il se trouve pour pouvoir agir sur lui et le transformer.

Tous ces savoirs sont véhiculés par la langue, par les langues. Leur maîtrise habilitera les élèves à accéder aux autres domaines de la connaissance. Cette maîtrise, nous l’avons déjà prouvé, est nécessaire aussi pour comprendre l’autre et s’ouvrir à la mondialisation.

La mission de l’épanouissement de l’être est, aujourd’hui, bloquée avec la génération des multimédias. La maîtrise des langues qu’elles soient : langue maternelle, langue seconde ou langue étrangère, laisse à désirer. L’école doit donc y remédier ; voilà un des objectifs les plus urgents de notre projet.

La troisième priorité dans l’ordre hiérarchique des valeurs est l’attachement à la patrie ; l’école doit former l’individu pour accéder à la citoyenneté.

Il est vrai que les contingences politiques et économiques actuelles n’encouragent pas les jeunes dans ce sens.

Nos jeunes esquivent leur responsabilité, renoncent au sacrifice. Ils cherchent à sauver leur peau faisant fi du reste. L’émigration est actuellement leur échappatoire ?! Ils oublient que celui qui perd ses racines, qui coupe ses attaches, n’a pas d’identité et qu’une patrie de remplacement n’est jamais une vraie patrie. Ils oublient que le Liban de demain sera ce que, eux et cet autre, qu’ils ont appris à connaître et à aimer, voudront qu’il soit, que tout ce qui les déçoit aujourd’hui sera l’aléatoire de demain, qu’étant chrétiens ils doivent toujours espérer et agir pour tout changer et qu’ils ne doivent, en aucun cas, se désister, baisser les bras. Ce pays est le leur ; ils ne doivent pas y renoncer. L’école doit donc inculquer aux jeunes l’attachement aux racines, à la patrie.

« Le Liban est un petit pays qui ne produit rien sinon des libanais » a dit un orientaliste ; œuvrons dans notre école de manière à les retenir ici.

*introduction remaniée en décembre 2022